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Saturday, January 22, 2022

Covid-19 : pourquoi les contaminations repartent à la hausse en France alors que le pic était annoncé ? - LaDepeche.fr

l'essentiel La communauté scientifique annonçait il y a une semaine que la France était en train de passer le pic de contaminations. Cette semaine, les nouveaux cas de contaminations sont repartis à la hausse. Dans un rapport publié en fin de semaine, le Conseil scientifique parle de rebond des contaminations. La Dépêche du Midi fait le point. 

Il y avait, lundi 17 janvier dernier, de la bouche du professeur Arnaud Fontanet, des propos rassurants sur l'évolution de la situation sanitaire en France. Celui qui est aussi membre du Conseil scientifique affirmait alors au micro de France Inter que le pays était en train de passer le "pic épidémique" et que "la décrue avait commencé". Dans son analyse, l'épidémiologiste s’intéressait de près non seulement à l'évolution des contaminations mais aussi à elle des hospitalisations dans l'Hexagone.

Le lendemain, la France enregistre une "remontée importante du nombre de cas" de contaminations, comme le décrit le Conseil scientifique dans un document publié mercredi 19 janvier, "avec environ 460 000 cas déclarés en 24 heures". Le 16 janvier dernier, le pays enregistrait en moyenne 294 452 nouveaux cas de Covid-19 chaque jour. Désormais, c'est 347 403 Français qui sont en moyenne testés positif chaque jour au Covid-19, comme le montre le graphique ci-dessous (si aucun graphique n'est visible, merci de désactiver votre bloqueur de publicité). 

Alors que la France affichait une dynamique de baisse il y a tout juste une semaine, voilà la circulation du virus qui repart à la hausse. Inquiétant selon la communauté scientifique, qui tente d'expliquer le phénomène. 

La reprise des cours responsable de la reprise épidémique ?

Dans son rapport, le Conseil scientifique affirme que cette remontée épidémique s’explique avant tout "par un regain de l’épidémie chez les moins de 15 ans et chez les 30-44 ans, suggérant un effet important de la rentrée des classes" : "le virus circule de façon intense chez les plus jeunes et se propage ensuite aux parents", affirme les épidémiologistes du Conseil scientifique.

Selon l'organisme scientifique, il y a bel et bien un risque que ce rebond épidémique "touche progressivement les autres groupes d’âge, et notamment les plus fragiles".

Un nouveau sous-variant ?

C'est là une autre hypothèse à la reprise épidémique qui frappe actuellement la France. Elle est avancée par le professeur Antoine Flahault, épidémiologiste et directeur de l’Institut de Santé globale à l’université de Genève. "Au Royaume-Uni, le nombre de nouveaux de Covid-19 diminue de moitié tous les sept jours, expliquait le professeur à La Dépêche du Midi. On s'attendait à ce que la France emboîte le pas du Royaume-Uni, avec deux semaines de décalage : ce n'est pas le cas. Et ce nouveau variant pourrait être à l'origine de l'augmentation très récente des contaminations que l'on est en train d'observer."

A lire aussi : Sous-variant BA.2 d'Omicron : plus transmissible, indétectable aux tests PCR... Que va provoquer la souche ?

De son nom variant "BA.2" ("BA.1" pour la souche originelle du variant Omicron), celui-ci a été repéré en Inde et à Singapour. "Il semble responsable de la poursuite de l'épidémie au Danemark. Il pourrait même être devenu majoritaire dans ce pays", affirme l'épidémiologiste.

Quel impact sur le système hospitalier du pays ? 

Selon le professeur Antoine Flahault, la reprise de la circulation virale dans le pays est à ce point importante pour écarter, pour l'heure, toute hypothèse de "décrue épidémique". Le scientifique craint d'ailleurs le danger d'une situation semblable à celle du 15 décembre dernier : "on pensait atteindre un pic épidémique, mais le variant Omicron avait relancé la circulation du virus".

Du côté du Conseil scientifique, on s'inquiète davantage de ce que ce rebond des contaminations pourrait entraîner dans les hôpitaux français. "La situation va être plus difficile dans les régions du Sud de la France (Nouvelle-Aquitaine, Occitanie, et Provence-Alpes-Côte d'Azur) où les niveaux d'occupation des lits sont déjà similaires à ceux rencontrés au pic des vagues précédentes", explique la structure, en indiquant en parallèle que les hospitalisations conventionnelles liées au Covid-19 continuent d'augmenter dans le pays. En parallèle, ce sont les entrées en services de réanimation qui commencent de leur côté à fléchir : la preuve selon le Premier ministre français, Jean Castex, que le variant Omicron, devenu majoritaire dans le pays, est moins dangereux que son prédécesseur, le variant Delta. 

Ce rebond épidémiologique incite ainsi les scientifiques à revoir leurs prévisions : "Les modélisations de l’équipe de Simon Cauchemez à l’Institut Pasteur suggèrent qu’au niveau national, le pic des hospitalisations devrait être atteint dans la deuxième moitié de janvier avec environ 4000 patients COVID-19 en soins critiques et entre 15 000 et 18 000 patients en hospitalisation conventionnelle au pic de la vague", affirme le Conseil scientifique. 

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