Les villes frontalières des Pays-Bas ont été envahies par les Néerlandais, dimanche 19 décembre, alors que, la veille, le premier ministre Mark Rutte avait annoncé un nouveau plan de confinement quasi général.
Magasins dits non essentiels, musées, salles de sport, cinémas, salons de coiffure, resteront portes closes jusqu’au 14 janvier 2022 au moins, avant une nouvelle évaluation. Les écoles aussi seront fermées, jusqu’au 9 janvier, avant une éventuelle prolongation. Les marchés de Noël ont également dû se faire hara-kiri.
Le télétravail sera renforcé, les visites à domicile limitées à deux personnes avec une petite exception (quatre personnes) pour les réveillons de Noël et du Nouvel An. Le tout pour tenter d’endiguer la progression du variant Omicron : les contaminations qu’il occasionne doublent tous les deux jours et, à Amsterdam, 50 % des infections seront dues à Omicron dès mardi 21 décembre, prévoient les experts.
« Tout est fermé chez nous, alors on vient faire nos courses, puisque les Belges estiment apparemment que le virus ne passe pas la frontière ! », s’esclaffent, dimanche midi, Jaap et Jacqueline. Assis à une terrasse chauffée face à la cathédrale d’Anvers, ce couple de quinquagénaires de Breda préfère rire de cette nouvelle absence totale de coordination européenne. La Belgique, elle, ne décidera apparemment rien avant mercredi et un nouveau confinement n’y est pas à l’ordre du jour, affirment les autorités. Ce dimanche, les rues d’Anvers étaient noires de monde pour le dernier week-end de shopping avant Noël.
Morose, un autre Néerlandais attablé s’interroge : « On ne sait pas si notre gouvernement veut vraiment nous éviter le pire, ou s’il décide de tout fermer parce qu’il a pris trop de retard, notamment pour la troisième dose de vaccin, explique Frans Willaert, un commerçant venu d’Eindhoven. On ne comprend plus rien, en fait. Car comment expliquer que les voyages à l’étranger sont, eux, toujours autorisés ? »
Confusion dans l’opinion
La mine sombre, le premier ministre, Mark Rutte, avait drainé 6,9 millions de téléspectateurs – un record – samedi soir pour annoncer que, selon lui, son pays ne pouvait « plus attendre ». Et que face à la progression rapide du variant, qui plongeait sans doute les Pays-Bas dans la « période la plus difficile » de la pandémie, il fallait agir vite. La présence inhabituelle, à côté du chef du gouvernement, de Jaap van Dissel, infectiologue et président de l’équipe de gestion de l’épidémie, qui conseille l’exécutif, visait à appuyer l’idée que « les gars, écoutez, c’est sérieux », comme l’a dit M. Rutte.
Il vous reste 47.3% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
« Tout est fermé chez nous, alors on vient faire nos courses » : la ruée des Néerlandais à Anvers - Le Monde
Read More
No comments:
Post a Comment