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Saturday, December 25, 2021

La Zorra : «On me dit que je suis too much. Oui, et alors?» - Paris Match

La Canadienne débarque avec un premier disque qui mêle variété et punchlines acerbes. Rencontre avec une femme de caractère.

Soyons honnêtes: de prime abord, elle n’a pas l’air très sympathique. Et à lire ses paroles assassines sur la gent masculine, il y a de quoi avoir peur. Mais son large sourire et l’accent québécois qui ponctue sa voix grave un brin rocailleuse sont des armes de séduction massive. «Je sais que je peux faire peur, rit Fatima-Zahra Hafdi, qui se fait appeler La Zarra. Mais je pense que ma voix a quelque chose de chaleureux qui rassure.» Elle a cette franchise rafraîchissante de plus en plus rare chez les jeunes artistes. Ni bégueule ni grande gueule. «On me dit que je suis too much. Oui, et alors?»

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Fatima est la troisième d’une fratrie de sept enfants. Six filles pour un garçon – « ça va, il s’en est remis ! » Dans leur maison de Longueuil, au nord de Montréal, sa mère fait le ménage en chantant sur Piaf pendant que ses sœurs aînées monopolisent la télécommande pour regarder des clips de rap. Fatima, elle, préfère les divas, et devant son petit écran tente de reproduire leurs performances. «Ma première véritable claque a été un concert de Mylène Farmer.» Céline Dion est son idole; Whitney Houston, Mariah Carey et Lara Fabian, ses références. Chaque fois que passe un de leurs titres, elle court vers son radiocassette pour l’enregistrer. Elle a conscience de la puissance de sa voix mais n’en fait profiter personne, pas même sa famille, chez qui la fibre artistique est pourtant indéniable: une des sœurs fait de la peinture, une autre est styliste, la suivante cuisine comme un chef étoilé… Mais La Zarra est trop préoccupée par son physique pour penser à la chanson. «Mes formes ont été un problème toute ma vie. J’étais tellement obsédée par mon corps que je m’entraînais tout le temps, je faisais des squats et je me demandais pourquoi mon cul continuait à grossir! J’aurais dû savoir que les squats sont faits pour ça!»

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Je ne suis pas contre les hommes. Mais je les vois arriver !

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Il faudra attendre 2016 et une soirée arrosée pour qu’elle ose donner de la voix devant le producteur Benny Adam, qui, dès le lendemain, l’emmène en studio. Mais elle l’admet, son perfectionnisme et son besoin de tout contrôler prennent parfois un tour militaire, alors pas question pour elle de laisser les rênes à qui que ce soit. Pas même à Adam. Peu importe qu’elle ne maîtrise pas les termes techniques, qu’elle n’ait jamais pris de cours de solfège, sur son disque elle a tout écrit, chanté et composé. «Mon nom est à côté de chaque titre. J’y tenais.»

Ce premier album, «Traîtrise», est un ovni avec des mélodies très variété (jouées par un véritable orchestre) et des textes qui sonnent comme des punchlines. Un charmant règlement de comptes avec ces messieurs. «Il ne fallait pas me déranger… sourit-elle. Je ne suis pas contre les hommes. Mais je les vois arriver! Et je ne me laisse jamais intimider par une figure masculine, que ce soit dans ma vie ou dans mon boulot. » Trahie une fois par un homme, elle s’est promis de ne plus jamais perdre le contrôle. Telle une héroïne de bande dessinée, elle a fait de sa blessure son superpouvoir. Et elle ne compte pas s’arrêter là. «J’aimerais réaliser des courts-métrages pour accompagner mes chansons. Et lancer une marque de linge de maison. J’adore les draps! Et je ne trouve pas ce que je veux.» Chez La Zarra, on n’est jamais mieux servi que par soi-même.

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