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Thursday, November 4, 2021

Royaume-Uni : alors que l'inflation grimpe, la Banque d'Angleterre pourrait relever son taux directeur - Capital.fr

L'inflation grimpe outre-manche, et la Banque d'Angleterre va devoir réagir. Elle pourrait bien décider, dès ce jeudi 4 novembre, de relever son taux directeur, et devancerait ainsi d'autres grandes banques centrales. Problème : un tel relèvement reviendrait à amoindrir le soutien qu'apporte l'institution financière à l'économie britannique. Le calendrier est déjà en place : aux alentours de 13 heures, heure de Paris, les marchés apprendront s'ils ont eu raison ou non de tabler sur une hausse des taux britanniques de 0,15 point, à 0,25 %. Ils seront également fixés sur le montant du programme massif de rachats d'actifs : il est question d'un maintien à 895 milliards de livres.

Le gouverneur de la Banque Andrew Bailey tiendra ensuite une conférence de presse à 12H30 GMT. La Fed américaine a annoncé mercredi une réduction mensuelle de son programme de rachats d'actifs mais pas de changement de son taux directeur, tandis que la Banque centrale européenne (BCE) a gardé son cap expansif la semaine précédente.

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Si la BoE décidait de relever son taux directeur, elle serait la troisième du G10, groupe de devises parmi les plus échangées, à le faire, après la Norvège et la Nouvelle-Zélande. L'enjeu: éviter que la hausse actuelle des prix ne déclenche un cycle d'inflation difficile à maîtriser. Au Royaume-Uni, l'inflation a atteint 3,1% sur un an en septembre et le gouvernement s'attend à ce qu'elle accélère encore pour dépasser temporairement 5% en 2022, avant de reculer et d'atteindre 4% en moyenne sur l'année.

Carburant, électricité, jouets... la hausse des prix inquiète la presse britannique

Dans la presse britannique, l'inquiétude sur les prix qui accélèrent fait les gros titres, entre factures d'électricité et prix à la pompe, coût de la volaille et des jouets en hausse à l'approche de Noël... Le Royaume-Uni fait en effet l'objet de pénuries de biens et de travailleurs, comme c'est aussi le cas en Europe et aux Etats-Unis mais elles sont exacerbées Outre-Manche par le Brexit. La Banque d'Angleterre, qui vise une inflation à 2%, pourrait donc choisir de remonter son taux directeur, à un plus bas historique de 0,1% depuis le début de la pandémie de Covid-19.

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"Il y a de fortes chances que la BoE relève son taux", estime Paul Dales, analyste chez Capital Economics. Huw Pill, le nouveau chef économiste de la BoE, a évoqué un "changement de régime" à venir dans une interview fin octobre, tandis que le gouverneur Andrew Bailey a affirmé une semaine avant que la Banque pourrait "devoir agir" contre l'inflation.

Besoin d'une vision claire

Mais d'autres membres du comité monétaire, les économistes Catherine Mann et Silvana Tenreyro, ont au contraire indiqué qu'elles voulaient avoir une vision plus claire des perspectives britanniques avant de changer leur fusil d'épaule. La réunion opposera "faucons" et "colombes", comme les observateurs du marché surnomment respectivement les partisans d'une politique monétaire dure et ceux d'un soutien à l'économie plus long, et le résultat n'est pas garanti.

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"Nous considérons un peu plus probable que la BoE attende la réunion du 16 décembre" pour relever ses taux, même si "une hausse jeudi ne serait pas une surprise", commente Kallum Pickering, analyste chez Berenberg. Selon lui, si plusieurs hausses des taux ont lieu dans les prochains mois, comme le marché l'attend, ce serait une "erreur de politique", qui conduirait la Banque à devoir rabaisser ses taux en 2022.

Au Royaume-Uni, les signes de faiblesse de la reprise économique

La reprise économique montre en effet des signes de faiblesse au Royaume-Uni, où les pénuries de biens et de travailleurs qui dopent l'inflation pèsent également sur l'activité. En août, le PIB britannique restait inférieur de 0,8% à son niveau d'avant la pandémie, même si le pays devrait renouer avec ce seuil début 2022, selon les données gouvernementales.

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La BoE pourrait craindre un choc sur le marché si elle s'abstenait de remonter son taux après avoir persuadé les investisseurs qu'elle allait le faire. En 2014, le gouverneur Mark Carney avait été vertement critiqué pour avoir envoyé des signaux contradictoires aux investisseurs, des élus britanniques allant jusqu'à comparer la Banque à un "petit ami pas fiable", surnom dont la Banque voudra sûrement se défaire.

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