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Monday, November 29, 2021

Pétrole brent : Le pétrole rebondit alors que les opérateurs jaugent la menace du variant Omicron - BFM Bourse

(BFM Bourse) - Les cours du Brent et du WTI reprennent près de 5% ce lundi matin, après en avoir respectivement lâché 11,5% et 13% vendredi, sur fond de spéculations selon lesquelles l'Opep+ pourrait suspendre l'augmentation de sa production face à la propagation du variant Omicron.

Exercice délicat pour les investisseurs que celui de juger la dangerosité du nouveau variant Omicron, et ses potentielles conséquences sur la demande mondiale d'or noir. C'est pourtant celui auquel se prêtent les investisseurs depuis vendredi. Pris de panique à l'annonce de la propagation du variant B.1.1.259 (depuis renommé "Omicron" par l'OMS), ces derniers avaient alors massivement vendu la nouvelle. Ce qui s'est traduit par le reflux journalier le plus important depuis la chute historique de mars 2020 pour les deux références mondiales de brut (-13% pour le WTI, -11,5% pour le Brent).

"Un véritable bain de sang. (...) On avait rarement vu un tel carnage" rapporte le directeur adjoint des investissements chez Mirabaud John Plassard. "Tirer d'abord, poser des questions ensuite: C'est à peu près la réaction des gouvernements nationaux et des marchés financiers vendredi, alors que les craintes concernant la nouvelle variante d'Omicron Covid-19 ont balayé le monde" constate de son côté Jeffrey Halley, analyste chez Oanda.

Des investisseurs plus optimistes sur la virulence du variant

Selon lui, les cours rebondissent ce lundi matin (+4,6% pour le Brent à 74,90 dollars, +4,5% à 71,2 dollars pour le WTI) "grâce à des rapports ténus selon lesquels les symptômes de l'Omicron sont légers". "L'avenir nous dira si ces informations sont exactes (et j'espère qu'elles le sont), mais les marchés financiers n'attendent pas pour le savoir" relève-t-il.

Les rapports en question proviennent d'Afrique du Sud, où le nouveau variant a émergé. Angelique Coetzee, le médecin qui a détecté pour la première fois cette nouvelle souche, a de fait expliqué que tous les patients atteints ont fini par se rétablir, sans avoir expérimenté les symptômes typiques des autres variants comme la perte du goût ou de l'odorat. Celle qui est également la présidente de l'Association médicale d'Afrique du Sud a même été jusqu'à parler de maladie "bégnine", bien qu'elle a recensé deux symptômes inédits: une fatigue intense et un rythme cardiaque élevé. L'Afrique du Sud a ainsi appelé dimanche soir à la "levée immédiate et urgente" des restrictions de voyage la visant, soutenue par l'OMS qui demande que "les frontières restent ouvertes". L'organisation, qui rappelle que plusieurs semaines sont nécessaires pour comprendre la virulence de nouveau variant, a également appelé les dirigeants du monde entier à "adopter une approche scientifique" basée sur "l'évaluation des risques" avant d'imposer de nouvelles restrictions.

Des conseils restés lettre morte, ces dernières se multipliant ce lundi matin. Après Israël et le Royaume-Uni, qui on imposé des restrictions aux voyageurs en provenance de certains pays d’Afrique australe dès samedi, l'Australie et les Philippines suspendent leur projet de réouverture de leurs frontières quand le Japon referme les siennes à tous les visiteurs étrangers. Dans un document technique publié ce lundi, l'OMS a souligné qu'aucun décès associé au variant n'a été rapporté à ce jour, mais juge tout de même qu'Omicron présente "un risque très élevé".

Retour ou non du pétrole iranien?

À cette incertitude quant à la dangerosité du virus -qui devrait durer quelques semaines- vient s'ajouter un possible retour sur le marché du pétrole iranien. L'Iran et les puissances signataires de l'accord sur son programme nucléaire se retrouvent ce lundi à Vienne pour tenter de sauver ce pacte conclu en 2015, puis torpillé par les Etats-Unis. Mais les chances de progrès semblent minces alors que Téhéran maintient une ligne de fermeté et que la frustration grandit côté occidental. La nouvelle équipe de négociateurs iraniens a de fait formulé des demandes jugées irréalistes par les Européens et les Américains, y compris certaines n'ayant aucun rapport avec le programme nucléaire, selon plusieurs diplomates occidentaux. "La perspective d'un retour du brut iranien sur les marchés internationaux constitue un autre point de volatilité potentiel" pointe Jeffrey Halley.

"Le tableau pour le pétrole est encore brouillé par la réunion du JMMC (pour "Joint Ministerial Monitoring Committee") de l'Opep+ et la réunion plénière de jeudi" poursuit-il. Les responsables des pays producteurs se réunissent pour statuer sur l'évolution de leur offre conjointe en début d'année prochaine. Et selon Reuters et Bloomberg, le cartel élargi envisagerait de modifier son calendrier de production en réaction à la découverte de ce variant. Alors qu'ils s'en étaient tenus à leur accord négocié en juin dernier jusque-là, à savoir une remise sur le marché progressive de 400.000 barils par jour chaque mois, les membres de l'Opep+ pourrait revenir dessus.

"Compte tenu de l'augmentation de la production américaine, de la libération des stocks de pétrole brut, et maintenant d'un obstacle potentiel de type Omicron à la reprise mondiale, l'Opep+ a probablement toutes les excuses nécessaires pour appuyer sur le bouton pause de l'augmentation de la production en décembre et attendre des éclaircissements sur le variant" avance Jeffrey Halley. L'analyste rappelle que l'alliance avait plusieurs fois fait remarquer que la résurgence du virus constituait l'une des raisons pour lesquelles elle s'est montrée prudente quant à l'augmentation de la production.

Bref, toutes les conditions semblent réunies pour observer un surcroît prononcé de la volatilité sur les marchés pétroliers. "Le pétrole sera le marché où les traders de volatilité courte iront mourir cette semaine" prévient Jeffrey Halley.

Quentin Soubranne - ©2021 BFM Bourse

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