Les alliés tenteront de trouver la réponse à apporter au renforcement de la présence militaire russe à la frontière et discuteront des plans d'urgence en cas d'invasion.
Les ministres des Affaires étrangères de l'Otan se réunissent mardi 30 novembre à Riga pour discuter de la manière de répondre au renforcement de la présence militaire russe à la frontière avec l'Ukraine, alors que les craintes se multiplient sur une éventuelle agression contre ce pays. Prévue de longue date, la réunion de deux jours intervient à un moment d'instabilité sur le flanc oriental de l'Otan, d'autant plus que les alliés doivent aussi se pencher sur la crise migratoire orchestrée par le Bélarus, allié du Kremlin.
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L'Occident, y compris les États-Unis, craint que la Russie risque d'envahir l'Ukraine, et accuse le Kremlin de rassembler ses forces à la frontière avec ce pays. «Les intentions russes ne sont pas claires mais il y a une concentration inhabituelle de forces pour la deuxième fois cette année», a déclaré à l'AFP le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg, lors d'une visite aux forces de l'Alliance en Lettonie. «Nous voyons des blindés lourds, des drones, des systèmes de guerre électronique et des dizaines de milliers de soldats prêts au combat», a-t-il précisé.
Moscou, qui a envahi la Crimée ukrainienne en 2014 et soutient les séparatistes combattant Kiev, a fermement nié qu'elle préparait une attaque et à son tour accuse l'Otan d'attiser les tensions. Les diplomates de l'Otan restent incertains sur les intentions du président russe Vladimir Poutine, mais les ministres discuteront des plans d'urgence en cas d'une éventuelle invasion. L'alliance dirigée par les États-Unis entend marcher sur une ligne fine: elle veut montrer au Kremlin qu'il ferait face à des coûts élevés s'il recourait à la force contre l'Ukraine, tout en évitant de le provoquer.
Il s'agit de trouver les bons signaux et la bonne posture de dissuasion qui conduisent en fait à une désescalade plutôt qu'à une escalade. »
Un haut responsable américain
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Les responsables s'attendent à des pourparlers sur un soutien supplémentaire à l'armée ukrainienne et sur un renforcement potentiel des forces de l'Otan déployées le long de son flanc oriental. Ils soulignent cependant que l'Ukraine, aspirante à l'Otan et qui aura son ministre des Affaires étrangères à Riga, n'est pas protégée par le pacte de défense collective de l'alliance. «Nous ne voulons laisser planer aucun doute dans l'esprit des gens qu'il y aura de graves conséquences, des conséquences stratégiques pour la Russie si elle poursuit la voie que nous craignons qu'elle puisse prendre», a déclaré un haut responsable américain. «Il s'agit de trouver les bons signaux et la bonne posture de dissuasion qui conduisent en fait à une désescalade plutôt qu'à une escalade», a-t-il ajouté.
Le président américain Joe Biden a indiqué vendredi qu'il allait probablement s'entretenir avec les dirigeants russes ou ukrainiens pour empêcher la montée des tensions. L'angoisse croissante autour de l'Ukraine survient alors que les membres de l'Otan, la Pologne, la Lituanie et la Lettonie sont confrontés à une autre menace venant de l'est. Les trois pays accusent l'allié de Moscou, le Bélarus, d'orchestrer la crise migratoire et d'ainsi faire peser sur l'Union européenne une menace «hybride», en réponse à des sanctions européennes, ce que Minsk dément. L'Otan a exprimé sa «solidarité» avec ses membres de l'Est, mais s'est tenue bien à l'écart, considérant le niveau de la menace provoquée par la crise migratoire en deçà de celui d'une agression active éventuelle.
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Le président polonais Andrzej Duda a évoqué l'augmentation du nombre de forces de l'Otan déployées sur son flanc oriental lors d'une rencontre avec Stoltenberg la semaine dernière. Mais une décision de déclencher des consultations d'urgence en vertu de l'article 4 de l'alliance semble avoir été suspendue pour le moment. S'exprimant lors d'une tournée conjointe dans les pays baltes dimanche, Jens Stoltenberg et la cheffe de l'UE Ursula von der Leyen se sont engagés à intensifier leur coopération face à de tels défis.
Les tensions le long des frontières orientales de l'Otan et de l'UE se sont apaisées depuis que certains migrants ont commencé à rentrer chez eux en Irak, mais Varsovie et Vilnius insistent sur le fait que la crise est loin d'être terminée. «Il ne fait aucun doute que le régime de Loukachenko et les forces qui le soutiennent continueront de tester l'unité du monde occidental et sa capacité de réaction», a déclaré le président lituanien Gitanas Nauseda.
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