Le juge Fadi Akiki en charge de l’enquête concernant la fusillade de Tayyouneh a inculpé pour meurtre et tentative de meurtre 68 personnes dont 18 sont actuellement détenues par les services de renseignement de l’Armée Libanaise. Le dossier a été depuis déféré devant le premier magistrat de la cour militaire Fadi Sawwan.
Parmi les personnes accusées, le le responsable de la sécurité de Maarab, Simon Moussallem, proche du dirigeant des Forces Libanaises Samir Geagea ou encore 2 membres du mouvement Amal du président de la chambre Nabih Berri.
Les personnes détenues sont également accusées d'”incitation, de possession d’armes à feu sans licence et de sabotage de propriétés publiques et privées”.
Par ailleurs, Samir Geagea a été convoqué ce lundi comme témoin suite au témoignage de certains membres de son mouvement qui auraient avoué être impliqués dans la fusillade. Son rendez-vous judiciaire se tiendra au département du renseignement militaire situé au ministère de La Défense, ce mercredi 9 heure. Sa convocation a été officiellement remise à son domicile de Maarab.
Pour rappel, Samir Geagea avait conditionné sa réponse à la convocation préalable du secrétaire général du Hezbollah Sayyed Hassan Nasrallah.
Samir Geagea avait déjà été condamné par le Tribunal Militaire en 1994 en étant accusé d’avoir commis l’attentat contre l’église de Notre-Dame de la Délivrance à Jounieh, attentat qui a fait dix morts, alors qu’il dément toute implication dans celui-ci. Il sera, par la suite, condamné à plusieurs reprises alors qu’il était en détention, notamment pour différents assassinats dont l’attentat qui a tué l’ancien premier ministre Rachid Karamé ou encore pour avoir constitué une milice armée. Le 18 juillet 2005, lors de la première séance du nouveau parlement, 110 députés sur un total de 128, Samir Geagea sera amnistié en contrepartie de la libération également de fondamentalistes sunnites et sera libéré le 26 juillet pour réintégrer la scène politique dès lors.
Le dirigeant des Forces Libanaises avait été accusé par le mouvement Amal et le Hezbollah d’avoir placé des snipers afin de provoquer la fusillade alors que se déroulait une manifestation des 2 partis chiites en vue d’obtenir le renvoi du juge Tarek Bitar dans le cadre de l’enquête portant sur l’explosion du Port de Beyrouth.
Cet incident a fait 7 morts et plus de 32 blessés selon le dernier bilan disponible et provoqué une vive inquiétude au Liban en raison du caractère confessionnel entre communauté chrétienne et chiite.
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