"Dans l'Eure, comme ailleurs, la drogue est un fléau" avertit le préfet de l'Eure, Jérôme Filippini, en présentant ce vendredi ce qu'il appelle le plan Stup 27, une action "main dans la main avec la procureure de la République d'Évreux contre l'usage, la revente et le trafic de stupéfiants qui couvre tout le département, territoire urbain et territoire rural" indique le représentant de l'État. Depuis 2019, 115 trafics de stupéfiants ont été démantelés dans l'Eure (81 en zone gendarmerie et 34 en zone police). L’opération la plus spectaculaire est à mettre au crédit des gendarmes avec la saisie, à Courbépine, en mai 2021, de 277 kilos d'herbe de cannabis, de machines pour la culture et d'armes et de munitions. À Louviers, ce sont près de 15 kilos d'herbe de cannabis que les policiers ont trouvé dans un véhicule lors d'une patrouille ainsi que 164.000 euros en février dernier.
Ça couvre toutes catégories sociales donc il faut agir partout - Jérôme Filippini, préfet de l'Eure
"Nous, on cogne" abonde la procureure de la République d’Évreux. Une fois que les enquêtes sont terminées, "nous demandons que le tribunal prononce des peines qui soient fortes" détaille Dominique Puechmaille, "des peines d’emprisonnement, des mandats de dépôt, des confiscations, de manière à essayer de dissuader les trafiquants de continuer à trafiquer". Autre réponse pénale, pour les consommateurs, l'amende forfaitaire délictuelle de 200 euros. 720 ont été dressées depuis janvier 2021 dans l'Eure.
Plus de 2000 conduites sous stupéfiants
C'est en zone gendarmerie que le nombre de conduites sous stupéfiants est le plus élevé, devant les conduites sous l'emprise de l'alcool. Plus de 2.000 contrôles positifs depuis le début de l'année, "c'est 15% de plus par rapport à 2020" avance le colonel Emmanuel Gros, le commandant du groupement départemental de gendarmerie de l'Eure.
14000 km d'axes routiers, deux autoroutes, l'A13 et l'A28, donc des flux très, très importants et on fait beaucoup de contrôles - Colonel Emmanuel Gros
Des contrôles permis aussi avec des outils de détection"qui se sont perfectionnés, qui se sont améliorés, beaucoup plus rapides, beaucoup plus fiables".
À partir du 1er novembre, les contrôles de stupéfiants ne seront plus signalés par les assistants de conduite. "Ça va aussi dans le bon sens, encore plus sur les produits stupéfiants. L'effet de surprise, la capacité à contrôler les usagers sans qu'ils soient prévenus est fondamentale. Tout le monde le comprend parce qu'on a beaucoup de refus d'obtempérer. On a des gens qui font demi-tour sur la route. On a des gens qui tentent de percuter les gendarmes, donc je crois qu'il n'y a pas de nécessité, pas vraiment d'intérêt pour le public d'être informé à l'avance des contrôles de gendarmerie dans le domaine" explique Emmanuel Gros.
Neuf points de deal démantelés
Neuf points de deals ont été démantelés dans l'Eure depuis le début de l'année. Deux à Gisors et un aux Andelys par les gendarmes et six en zone police (deux à Évreux, un à Louviers, un à Val-de-Reuil, un à Saint-Marcel et un à Vernon), des points de deal démantelés définitivement, avec un mois sans aucune activité, "on est certain que ça ne marche pas le lendemain" indique le commissaire Olivier Beauchamp, directeur départemental de la sécurité publique de l'Eure. Une action qui passe par "un harcèlement républicain via les réquisitions de madame le procureur de la République pour systématiser les contrôles sur les points de deal". 17 points de deal ont été identifiés par les policiers eurois, il en reste encore 11 en activité. "On continue à les harceler quasi quotidiennement, que ce soit sur Vernon, sur Louviers, Val-de-Reuil ou bien sur Évreux. Un point de deal, c'est pas uniquement une personne qui vend en permanence. On a une multiplicité de vendeurs interpellés. Ça se remet en place. Mais pour nous, le fait de harceler et de revenir en permanence à la charge, parfois plusieurs fois par jour, et au bout d'un moment, neutraliser complètement le point de deal" détaille le commissaire.
On n'a pas obligatoirement des gros trafiquants de stups. On est vraiment sur du deal local. C'est de l'artisanat de trafics de stupéfiants - commissaire Olivier Beauchamp, DDSP de l'Eure
Attention au CBD
Les boutiques qui vendent du CBD, contenant mois de 0,2% de THC, le principe actif psychotrope du cannabis, fleurissent un peu partout. Et la procureure de la République d’Évreux, Dominique Puechmaille veut alerter les utilisateurs sur sa consommation : "Il y un risque parce que lorsque l'on analyse les produits qui sont vendus, on s'aperçoit que même si les factures sont correctes, les taux de principes actifs du cannabis sont parfois supérieurs et même assez largement supérieurs à ce qui est légalement autorisé. Un consommateur de CBD est susceptible d'orner d'un contrôle routier où il est soumis à une analyse pour détecter l'éventuelle consommation de stupéfiants. Le test sera peut être positif". Et ce, alors que le CBD est vendu légalement en France : "C'est pour ça que je vous demande d'avertir le public qu'il y a un risque" martèle une nouvelle fois Dominique Puchmaille.
Dans l'Eure, "la drogue est un fléau" alors "nous, on cogne" avertissent les autorités - France Bleu
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