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Wednesday, June 9, 2021

Alors, on en dit quoi de ces premières night sessions à Roland ? - 20 Minutes

Roger Federer en night session lors de son 3e tour à Roland-Garros, le 5 juin 2021. — FRANCK CASTEL/MPP/SIPA
  • Roland-Garros a lancé cette année ses night sessions, comme à l'US Open ou à l'Open d'Australie. 
  • Une expérience mitigée en raison des contraintes sanitaires, car ces affiches devaient se tenir à huis-clos. 
  • Pour la dernière de la quinzaine, mercredi soir, 5.000 spectateurs pourront enfin garnir les tribunes du court Philippe-Chatrier, et donner un avant-goût de ce que pourront être ces nocturnes made in Paris. 

A Roland-Garros,

Elles sont censées faire entrer le tournoi dans une autre dimension, celle des soirées bruyantes et électriques, qui basculent parfois sans prévenir dans la folie furieuse pour peu que le scénario du match s’y prête. Mais Roland-Garros devra attendre avant de connaître ces ambiances prisées par les joueurs, qui ont fait la renommée de l’ US Open et de l’ Open d’Australie. Les night sessions, grande nouveauté de cette édition, ont davantage plombé le tournoi qu’autre chose pour l’instant. Sans que les organisateurs n’y soient pour grand-chose.

Ça n’aura échappé à personne, l’horaire du match en soirée correspondait pile au début du couvre-feu imposé par le gouvernement. 21 heures, c’était toujours mieux que 19 heures, comme c’était le cas jusqu’au 19 mai. Mais c’est moins bien que 23 heures, le nouvel horaire en vigueur à partir de mercredi. Résultat, hormis pour la toute dernière entre Tsitsipas et Medvedev, pas de public pour la grande affiche du jour disputée sur le court Philippe-Chatrier. Ça n’aide pas à vendre le produit auprès des joueurs, et comme – autre nouveauté – il fallait être abonné à Amazon Prime Video pour voir le match, le grand public n’a pas mieux accroché au concept.

Faire avec, pour cette fois

Mardi, l’organisation, pas plus que la plateforme américaine, ne souhaitait faire de commentaire sur le sujet, se réservant pour un grand bilan en fin de tournoi. Le directeur Guy Forget avait quand même pris le temps, la semaine dernière, d’évoquer pour Ouest-France les critiques naissantes sur ces soirées bien pâlottes. « Ce ne sont pas les sessions de soirée qui sont à remettre en cause, c’est le couvre-feu qui pose problème, avait-il fait remarquer. Quand on a signé ce partenariat avec Amazon, on ne savait pas que ces matchs se joueraient dans un stade vide. Pour les joueurs, pour les spectateurs, c’est très désagréable. Certains joueurs n’ont pas envie de jouer devant des gradins vides, mais ce tournoi, il doit avancer. »

Pour arrondir les angles, l’ancien capitaine de l’équipe de France de Coupe Davis est allé parler aux principales têtes d’affiche, en mode « désolé mais pour cette année c’est comme ça, si tout le monde y met du sien ça passera plus vite ». Djokovic, Nadal, Federer, Zverev, Williams ou Swiatek y sont tous passés. Avant Medvedev, qui a regretté mardi soir que « Roland-Garros [ait] préféré Amazon au public », personne n’avait bronché publiquement, tout en faisant poliment comprendre que ça n’avait pas été la meilleure expérience de leur vie.

Roland, soleil tombant.
Roland, soleil tombant. - CHRISTOPHE SAIDI/SIPA

« C’est sûr que je préfère jouer l’après-midi, je ne vais pas dire le contraire, commentait Gasquet après avoir dû se coltiner Nadal tout seul au milieu de cet immense court Central. Mais c’est une saison particulière. On sait que les meilleurs joueurs allaient jouer assez vite sur ces courts le soir. C’est comme ça. » Le plus disert sur le sujet aura été Rodgeur, qui a pris le temps d’exposer son point de vue à 1h30 dans la nuit de samedi à dimanche avant de rentrer reposer ses genoux à la maison.

« C’est vrai que c’est tard pour commencer un match au meilleur des cinq sets, mais j’ai parfois terminé plus tard que ce soir. Ça fait partie de notre sport, de notre activité. Aller au lit à 3 heures du matin, ce n’est pas idéal, mais si vous êtes un athlète, un professionnel, c’est comme ça. C’est le business, on doit aller de l’avant. »

« Sur terre battue, entre jour et nuit, il y a un énorme écart »

Forget n’aurait pas dit mieux. Quand il n’était pas encore le patron du tournoi mais commentateur sur Eurosport, en 2012, il avait bien remarqué à l’US Open que les soirées attiraient une faune différente dans les gradins. « Ici les gens ne viennent pas voir que du tennis, ils viennent voir un spectacle et boire des coups avec des potes », disait-il. Amélie Mauresmo, aux commentaires des nocturnes pour Prime Video, confirme. « Le but de ces soirées, c’est d’aller chercher un public qui travaille la journée et qui veut profiter le soir de l’ambiance de Roland-Garros, expliquait-elle à l’entame du tournoi. On sent, que l’on soit du côté joueurs ou du côté commentaires, que c’est une atmosphère particulière. »

Pour le cas du Grand Chelem français, il faudra quand même prendre en compte un élément qui peut rendre les soirées parisiennes un peu moins sexy pour les joueurs que celles de New York ou Melbourne. Jouer sur terre battue le soir n’est pas du tout la même chose que de le faire en journée. « Ça fait une grosse différence, juge Federer. On ne peut pas comparer l’un et l’autre. Sur une surface dure, c’est quasiment la même chose. Mais sur la terre, entre jour et nuit, il y a un énorme écart. »

« Il fait un peu plus froid, les balles sont plus lourdes, et rebondissent un peu moins haut, détaille Nishikori à propos des conditions nocturnes. C’est plus difficile d’obtenir la bonne vitesse. » De quoi refroidir certains joueurs (au hasard Nadal), à la longue ? Les organisateurs verront à l’usage. En attendant, ils ont dû affronter un ultime coup dur, la semaine dernière, avec le refus du ministère des Sports de leur accorder une dérogation pour accueillir du public dès mardi soir, alors que le match de préparation des Bleus du foot face à la Bulgarie a pu se dérouler devant 5.000 personnes au Stade de France.

Tant pis pour Medvedev et Tsitsipas. C’est finalement Djokovic, face à Berrettini, qui aura l’honneur de goûter aux premiers frissons de ce qui commencera à ressembler à une vraie night session. C’est peu dire que tout le monde a hâte de voir ce que ça peut donner, avant d’ajuster la mire pour l’année prochaine. Guy Forget, comme il l’a confié sur RMC, n’exclut pas l’idée de muscler cette séquence en programmant deux matchs, à partir de 19 heures. Ou bien de n’en garder qu’un seul, mais avec un début à 20 heures. « Toutes les hypothèses sont à l’étude », assure le directeur. Sauf celle de devoir se passer encore du public.

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