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Thursday, April 8, 2021

"Maires écolos : alors qu'il faudrait rassembler, ils divisent !" - Marianne

Il n’est pas de grande nation qui se construise sans idéal collectif, sans projet commun. L’archipélisation de notre société n’est-elle que la théorie farfelue de quelques-uns ou au contraire, est-elle bien enclenchée ? Il suffit de sortir des beaux quartiers et de s’affranchir d’une intelligentsia avilissante pour se faire une idée. Non seulement ce morcellement existe, mais il ne fait que s’accentuer.

Retrouver un cap dans ce brouillard pénétrant est l’urgence du moment : la nation des Lumières ne peut se laisser aller dans toute forme de fatalité et c’est la richesse de notre Histoire qui doit nous guider. La France doit renouer avec l’audace, la recherche et l’entreprise ; elle doit instamment lever les freins bureaucratiques qui la ralentissent autant qu’ils la pénalisent.

"C’est d’ici que la politique pourrait retrouver ses lettres de noblesse"

De la même manière, notre époque qui connaît de plus en plus de violences convoite de l’apaisement, du rassemblement. Notre démocratie doit retrouver son oxygène au plus près des Français et c’est en cela que nos élus locaux, particulièrement les maires ont un rôle essentiel à jouer. Ils incarnent la France dans sa diversité, dans la richesse de ses territoires aussi bien ruraux qu’urbains. La période appelle un sursaut démocratique et républicain et celui-ci reposera sur ce premier échelon, où ces femmes et ces hommes s’activent nuit et jour pour résoudre les problèmes du quotidien comme l’épineux dilemme de l’aménagement du territoire et des fractures territoriales. C’est d’ici que la politique pourrait retrouver ses lettres de noblesse.

Gestion dogmatique

Pourtant dans plusieurs grandes villes françaises, de nouveaux maires, EELV, ont fait leur le principe du divide et impera et se donnent à corps perdu pour imposer d’autorité, parfois un projet, une mesure, parfois même ce que l’on devrait penser. La naïveté et la maladresse de l’inexpérience, l’autoritarisme décomplexé : quel est leur dessein ? Si le but recherché est celui de combler dans l’urgence un déficit de notoriété, alors, ils voient juste, mais manquent de justesse. Inéluctablement, cette quête du buzz systématique conduit à l’effritement du lien de confiance qui unit les Français à leurs représentants.

Le dogme qui s’entend dans toute logique partisane, dans tout parcours de réflexion, ne sert pas l’action publique. Pour le moins, nos concitoyens ne l’admettent plus car ils croient beaucoup moins – est-ce seulement conjoncturel ? – dans une logique binaire qui existait depuis le début de la Cinquième République. D’ailleurs, le Général de Gaulle, lui-même, à l’origine de la Constitution du 4 octobre 1958, considérait que le chef de l’État, contrairement à ce qui fut le cas auparavant, se positionnait en dehors de toute dynamique partisane, au-dessus des formations politiques. En figure tutélaire, en homme de rassemblement.

"À chaque jour sa polémique"

Les maires EELV pourraient s’en inspirer comme ils devraient comprendre que leur aversion à toute forme de débat n’honore ni l’action politique, ni ne sert l’intérêt général. La faible participation aux élections municipales due au contexte sanitaire ne commande-t-elle pas davantage d’humilité ? Les sujets auxquels nous sommes confrontés ne mériteraient-ils pas d’être traités globalement, de façon objective et lucide plutôt que sous certains angles, parfois microscopiques ? Ces élus n’ont-ils pas le devoir moral de se délier de leur base pour parler au plus grand nombre et rassembler ?

À chaque jour sa polémique et qui n’a pas entendu celles du sapin de noël "mort", du Tour de France "machiste et polluant", de la patrouille de France, du financement de la Mosquée de Strasbourg… L’exemple récent du sujet alimentaire qui a positionné la Ville de Lyon au cœur des débats sur tous les plateaux de chaînes en continu est navrant. Sous le prétexte fallacieux du contexte sanitaire et des protocoles liés en effet, Grégory Doucet s’est illustré en imposant le menu sans viande dans les cantines scolaires de la ville.

Le service public municipal de restauration n’est-il pas pourtant un levier d’action majeur pour éveiller les consciences des plus jeunes, œuvrer pour l’environnement, instruire sur le cycle des saisons, promouvoir les circuits courts et l’agriculture biologique, soutenir nos filières locales de façon pragmatique, lutter contre le gaspillage… ?

"Nos bambins sont libres de se forger leur propre opinion sans que qui que ce soit ne puisse venir y empiéter"

Une contradiction en chasse une autre et c’est le même maire de Lyon, alors qu’il occupe la présidence des Hospices Civils, qui participait il y a quelques jours à une manifestation pour le climat réunissant plus de 4 000 personnes alors que tout rassemblement est interdit… Cherchez l’erreur. Un signal heureux à l’adresse des soignants si durement éprouvés et des Lyonnais plus globalement.

D’autres encore franchissent la ligne rouge en s’attaquant aux rêves de nos enfants pour "préserver" ces derniers de l’aviation qui "pollue". Alors, comment en est-on arrivé là ? La nouvelle maire de Poitiers a peut-être oublié que les rêves des enfants n’appartiennent qu’à eux et que dans notre pays, la liberté de conscience à valeur constitutionnelle.

Nos bambins sont libres de se forger leur propre opinion sans que qui que ce soit ne puisse venir y empiéter, voire la piétiner au nom de je ne sais quel principe. Pas même ces nouveaux élus.

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