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Wednesday, April 14, 2021

Maintient-on les liaisons avec la Guyane alors que le variant brésilien y est majoritaire ? - LCI

FILTRAGE - Après l'annonce de la suspension des vols en provenance du Brésil, qu'en est-il de la Guyane ? Si une mesure identique n'est pas prévue, la vigilance est renforcée à cause du variant brésilien, très actif dans ce département d'outre-mer.

Les autorités étaient critiquées depuis plusieurs jours, accusées de tarder à prendre des mesures pour réduire les risques d'importation du variant brésilien dans l'Hexagone. La réponse du gouvernement à ces mises en cause a été claire : mercredi, le Premier ministre a annoncé une suspension des vols en provenance de ce pays, imitant ainsi plusieurs États européens qui avaient, eux aussi, décidé de mesures similaires. 

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Jean Castex est-il allé assez loin ? Certains observateurs font en effet remarquer que le cas de la Guyane mérite d'être étudié. Département d'outre-mer, elle possède en effet 730 kilomètres de frontière commune avec le Brésil et apparaît logiquement comme très exposée à ce variant contagieux. Un motif suffisant pour décider de nouvelles mesures ? Interrogées sur le sujet, les autorités expliquent aujourd'hui qu'il n'est pas judicieux d'effectuer les mêmes arbitrages que pour les vols en provenance du Brésil. Et insistent sur les dispositions déjà en vigueur pour se prémunir des risques.

Un variant qui s'est propagé

Faut-il se montrer vigilant avec les passagers arrivant de Guyane ? En théorie, oui, surtout si l'on se fie à certains indicateurs fournis par les autorités. L'Agence régionale de santé, dans son dernier bulletin hebdomadaire, a notamment rapporté qu'au cours de la semaine 13 (du 29 mars au 4 avril 2021), pas moins de 73% des cas positifs enregistrés étaient liés au variant brésilien. Quand 11% d'entre eux concernaient le variant britannique.

"La proportion de souches 'historiques' a fortement diminué depuis février 2021", note l'ARS, ajoutant que les données "suggèrent que l’augmentation des cas observés sur l’Ile de Cayenne" est due principalement au variant brésilien, devenu "majoritaire". Si cette prédominance peut inquiéter, il faut toutefois rappeler que la Guyane est un territoire relativement peu peuplé (un peu moins de 300.000 habitants), et que le taux d'incidence y est environ 2,5 fois inférieur à celui observé dans l'Hexagone, bien qu'en augmentation (140 contre 323). La tension hospitalière s'avère par ailleurs moins forte qu'en métropole.

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Si des personnes contaminées se déplaçaient en métropole, il serait logique d'un point de vue statistique de penser qu'elles risqueraient de propager le variant brésilien tant redouté. De quoi justifier une suspension des liaisons, à l'instar de celle actée avec le Brésil ? Le gouvernement, sans surprise, a été invité à se prononcer sur la question. Et s'y refuse : "Nous ne pouvons pas interrompre les vols entre la Guyane et l'Hexagone en raison de la continuité territoriale que nous devons maintenir", précise-t-on à LCI. "En revanche, tout est déjà mis en place pour limiter les vols et la circulation entre les deux territoires." Très concrètement, seuls les Français, européens ou résidents en métropole, sont autorisés à embarquer depuis Cayenne pour rejoindre Paris. 

Le cabinet du ministre des Transports souligne que 275 voyageurs atterrissent chaque jour en métropole, des passagers qui doivent effectuer un test antigénique dès leur arrivée. Un résultat négatif entraîne un isolement de 7 jours, tandis qu'un cas positif déclenche de son côté un protocole plus lourd. Outre un test PCR de confirmation, une prise en charge dédiée aux patients positifs au Covid est alors mise en place.

La vaccination ouverte aux plus de 30 ans

La préfecture de Guyane, sur son site, rappelle pour sa part que les voyageurs voulant se rendre en métropole doivent systématiquement justifier d'un motif impérieux. Ils sont aussi tenus de rédiger une déclaration sur l'honneur, certifiant non seulement de n'avoir pas présenté de symptômes durant les deux dernières semaines, mais aussi de leur respect d'une période d'isolement d'une semaine à leur arrivée. À laquelle s'ajoute le besoin de procéder à un test PCR à l'issue de cette période. Pour autant, en parallèle, les autorités doivent aussi poursuivre leur mobilisation sur le territoire guyanais, et ce, afin de freiner une épidémie qui redémarre de manière notable. Quand le fameux taux de reproduction R est juste en dessous de 1 à l'échelle nationale (signe que l'épidémie décroit), il est en revanche de 1,58 en Guyane. Une dynamique inverse. 

Pour parvenir à lutter contre le virus, la vaccination fait partie des priorités : au 12 avril, ce sont un peu plus de 18.000 doses qui avaient été injectées. Notons qu'en Guyane, contrairement à ce qui est observé en métropole, les limites d'âges pour recevoir un vaccin sont réduites. Depuis le 30 mars, toute personne âgée de 30 ans ou plus est considérée comme éligible à la vaccination. Le dernier point de vigilance concerne la frontière avec le Brésil : le cabinet de Jean-Baptiste Djebbari rappelle à LCI qu'elle a été fermée cette semaine, de manière à limiter au maximum les échange avec le pays voisin.

En résumé, des liaisons restent donc maintenues avec la Guyane, malgré la prédominance du variant brésilien dans ce département. Des mesures de contrôle très strictes sont toutefois mises en œuvre par les autorités, qui cherche à réduire au strict minimum les trajets entre Cayenne et Paris. Actuellement, près de 250 personnes doivent se soumettre quotidiennement à ces protocoles et justifier, outre des tests PCR négatifs, de motifs impérieux justifiant leur déplacement. 

Vous souhaitez nous poser des questions ou nous soumettre une information qui ne vous paraît pas fiable ? N'hésitez pas à nous écrire à l'adresse lesverificateurs@tf1.fr

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