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Tuesday, April 13, 2021

Florence Jardin: « J'ai ouvert la cocotte-minute, alors tout sort » - Centre Presse

La présidente de la communauté urbaine de Grand Poitiers assure qu'elle n'a pas été déstabilisée par le débat sur le budget et la hausse de la fiscalité: « C'est l'expression de la démocratie. »

On a beaucoup parlé de Florence Jardin, la présidente de la communauté urbaine, depuis vendredi et le vote du budget de Grand Poitiers, marqué par une forte hausse de la fiscalité (le taux intercommunal de la taxe foncière passe de 1,29% à 5,17%) et adopté par 47 voix (23 contre, 15 abstentions, voir notre édition de samedi), mais on l'avait peu entendue. Alors on l'a interrogée.

Avez-vous eu l'impression d'être « chahutée » pendant l'examen de ce budget? Plus que pour votre élection (48 voix pour) ou que votre prise de position sur l'aéroport (47 voix pour)?

Florence Jardin: « Il y a eu des nuances entre ces trois moments: Claude Eidelstein n'avait pas voté pour moi en juillet, ni pour la position sur l'aéroport (sourire), mais il a voté le budget dont il est le rapporteur. En revanche, ces trois votes montrent qu'il y a un socle d'élus qui croit en la démarche et qui veut avancer. »

«Dire que Poitiers tire
les ficelles,
c'est insultant»

« Je ne m'attendais pas à ce que ce soit facile, d'autant qu'on n'avait pas touché à la fiscalité depuis des années. La première qui propose une augmentation est forcément exposée, mais on n'a pas le choix. Sinon de supprimer des politiques publiques ou des investissements. Personne n'a remis en cause le projet, ça me conforte. Mais je comprends que des maires ont pu être chahutés dans leur commune en annonçant cette hausse. »

Certains ont vu dans ce débat un clivage politique gauche-droite, d'autres y ont senti le retour d'un clivage rural-urbain.

« Des maires ruraux ont voté ce budget, d'autres non. Ces clivages ont toujours existé depuis 2015. La loi NOTRe (1), c'est un peu une cocotte-minute: on a tout mis dedans et on a fermé le couvercle. Le président Claeys n'avait pas laissé échapper beaucoup de vapeur. Moi, j'ouvre la cocotte, et tout sort! Maintenant, il faut avancer. Mon problème, ce n'est pas droite-gauche ou rural-urbain. Mon problème, ce sont les habitants. »

Est-ce que les élus de Poitiers Collectif, et notamment la maire de Poitiers, tirent les ficelles de Grand Poitiers?

« On le lit, on l'entend... Avec 27 élus, la majorité de Poitiers pèse, évidemment. Mais c'est assez insultant, vis-à-vis des élus des autres communes, qui font le boulot et qui portent le projet qu'on construit ensemble. Au contraire, avec deux têtes différentes, c'est beaucoup plus clair qu'avant: ce n'est pas Poitiers qui pilote. Au contraire, on a lancé des chantiers importants, sur la gouvernance, sur un pacte financier. »

Mettrez-vous en application la menace de retirer leur délégation aux vice-présidents qui ont voté contre le budget?

« Ce n'était pas une menace. C'était un rappel à la cohérence: on ne peut pas réclamer plus d'investissements pour sa délégation et, en même temps, ne pas se donner les moyens financiers pour. On ne peut pas laisser aux autres le sale boulot d'augmenter la fiscalité et aller se pavaner après sur les inaugurations. »

Donc les « frondeurs » restent vice-présidents?

« Je n'agis pas sous le coup de l'émotion. On va poser les choses. Dans les feuilles de route sur lesquelles on travaille, il y aura des ajustements, des délégations seront modifiées. Je regarde aussi l'investissement des élus. Un élu qui s'exprime et qui vote contre, c'est l'expression de la démocratie. Mais il faut être cohérent. »

Est-ce que cette hausse massive de la fiscalité était urgente, ou auriez-vous pu le faire en deux fois, comme la ville de Chauvigny, par exemple?

« C'est tout à fait le bon exemple. Si vous faites le calcul, en moyenne, les deux hausses de 10% du taux du foncier à Chauvigny en deux ans pèseront autant pour le contribuable chauvinois que les fameux 300% du nôtre. Il y a massif et massif... On a besoin de cette fiscalité supplémentaire, notamment pour stopper la hausse de la dette. Et qu'on ne me dise pas que Grand Poitiers est en train de se constituer une cagnotte. On a des échéances qui arrivent, engagées de longue date: comment on paye notre contribution à l'Aréna, 4,5M€ en 2022? Des élus qui ont voté contre le budget vendredi dernier avaient pourtant voté notre participation à l'Aréna! »

(1) La loi Nouvelle Organisation Territoriale de la République (NOTRe) a redéfini les compétences attribuées à chaque collectivité territoriale et redessiné les contours de la carte intercommunale, entraînant notamment le passage de Grand Poitiers à 40 communes.

point chaud

« On ne refait pas la Ganterie tous les ans »

Anthony Brottier, élu (LREM) à Poitiers, et vice-président de Grand Poitiers chargé des sports, a été particulièrement critique sur le budget général et sur celui de sa délégation en particulier, dont les investissements sont en baisse de 25% selon lui. « On ne va pas refaire la piscine de la Ganterie tous les ans, répond Florence Jardin. Une politique sportive, ce n'est pas que l'investissement. C'est aussi le soutien aux associations, le salaire d'un animateur sportif à La Puye, ou la subvention à l'animation Mai à vélo. » Elle ne regrette pas toutefois, d'avoir fait le choix de l'ouverture en proposant une délégation à un élu d'opposition poitevine: « Après, en faire un tremplin politique personnel, ce n'est pas vraiment l'esprit de l'agglo... »

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