Après le Covid-19, c’est au tour de ses variants de se propager dans les Ehpad et ce malgré la vaccination. Dans le Kentucky, aux Etats-Unis, le nombre de cas de Covid-19 a explosé en mars dans une maison de retraite, à la suite de l’introduction d’un variant par un membre non vacciné du personnel. Pourtant, 90 % des résidents y étaient vaccinés.
Selon l’étude révélée mercredi 21 avril et menée par la principale agence de santé publique américaine après la découverte de ces cas, le virus s’est propagé dans cet établissement contaminant 44 personnes, dont 24 résidents et 20 personnels soignants. Parmi eux, certains – 18 parmi les résidents et 4 parmi le personnel – avaient pourtant reçu deux doses du vaccin Pfizer, relève cette enquête des centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC).
« Le variant brésilien a peu de chances de devenir majoritaire en France »En France, dans une maison de retraite de la Creuse, même constat. A Auzence, 30 résidents sur 69 et 17 salariés sur 85 sont également tombés malades fin mars, touchées par les variants sud-africain et brésilien, a rapporté LCI mercredi 21 avril.
Trois personnes sont mortes, dont deux étaient vaccinées avec les deux doses de Pfizer. « Il s’agit de personnes de plus de 90 ans qui étaient par ailleurs multipathologiques, extrêmement fragiles avant d’avoir contracté le virus », a précisé le directeur à France Bleu. « On n’a pas de certitude » que leur décès soit lié à la contamination a-t-il ajouté au « Figaro ».
« Les vaccins ne sont pas efficaces à 100 % »
La stratégie de lutte contre le Covid-19, notamment contre ses variants, basée uniquement sur la vaccination montre ses limites. En effet, explique Pascal Crépey, enseignant-chercheur en épidémiologie et biostatistiques à l’Ecole des Hautes Etudes en Santé publique contacté par « l’Obs », « les vaccins, quels qu’ils soient, ne sont pas efficaces à 100 %. De plus, leur efficacité tend à diminuer à cause du vieillissement du système immunitaire, on le constate notamment pour les vaccins à ARN messager ».
« Gare à la vaccino-résistance si on laisse les variants se répandre ! »Et les risques sont accrus dans les maisons de retraite, malgré une campagne de vaccination avancée, car « ce sont des lieux confinés où les résidents ont des liens entre eux. Dès que quelqu’un de contaminé entre dans cet espace clos, le risque de contamination reste assez élevé. Et malgré les efforts, toutes les personnes âgées dans les Ehpad ne sont pas encore vaccinées », continue le chercheur.
Moins de symptômes
Ainsi, bien qu’« essentielle », la vaccination doit être accompagnée d’une « attention continue à la prévention des infections et aux pratiques de contrôle », soulignent les auteurs de l’étude américaine, qui citent le lavage des mains, le dépistage en continu pour identifier les cas, l’isolation des personnes contaminées et la quarantaine des cas contacts et ce, « indépendamment de la vaccination ».
L’étude offre en outre un comparatif édifiant de la vulnérabilité des personnes contaminées, selon qu’elles soient vaccinées ou non. Parmi les résidents contaminés, par exemple, seul un tiers des vaccinés ont souffert de symptômes, contre 83 % des non-vaccinés. Et seuls 11 % des vaccinés ont dû être hospitalisés contre les deux tiers des non-vaccinés.
Dans un Ehpad, en attendant le vaccin : « C’est un crève-cœur de les voir si malheureux »Enfin, un seul résident vacciné sur 18 a succombé au virus. Parmi les non-vaccinés, au nombre de 6, deux ont perdu la vie. Ainsi, soulignent les auteurs de l’étude : « Pour protéger les résidents des maisons de retraite médicalisées, il est impératif que les personnels soignants, ainsi que les résidents, soient vaccinés. »
Des résidents de maisons de retraite contaminés par des variants alors qu’ils étaient vaccinés contre le Covid - L'Obs
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