Ce nombre de retours a dépassé les attentes, relevant ainsi l’impact socio-économique massif que le nouveau coronavirus a eu dans toute l’Afrique australe et qui nécessite un recentrage sur des solutions à long terme, estime l’OIM.
« Sans des mesures pour atténuer l’impact de la crise, nous verrons de nombreux rapatriés s’enfoncer davantage dans la crise, recourir à des mécanismes d’adaptation négatifs et être éventuellement contraints de migrer une fois de plus par des moyens irréguliers », a déclaré le chef de mission de l’OIM au Zimbabwe, Mario Lito Malanca.
Les directives du gouvernement zimbabwéen exigent toutefois que tous les candidats au retour et rapatriés aient un certificat attestant d’un test Covid-19 valide avant d’entrer dans le pays. Sans ce certificat valide, ils sont envoyés dans les centres de quarantaine provinciaux de Beitbridge, Plumtree et Chirundu, où ils subissent des tests.
Une enquête de l’OIM auprès des rapatriés a révélé que, dans la plupart des cas, la décision des Zimbabwéens de rentrer était liée aux conséquences de la pandémie, notamment des difficultés financières, la faim, la perte de logement et le manque d’accès à l’assistance médicale.
Des accords bilatéraux pour s’attaquer aux facteurs d’incitation aux retours
Les ressortissants zimbabwéens établis en Afrique du Sud, au Malawi et au Botswana évoquent aussi les problèmes de documents d’identité et le risque d’agression dans le pays où ils travaillaient. L’enquête a également révélé que les rapatriés ont des compétences professionnelles allant de la construction au commerce, en passant par l’agriculture, la restauration, la peinture et le travail domestique.
Face à ces vagues de retour au bercail, le gouvernement de Hararé s’est engagé avec ses voisins à conclure des accords bilatéraux pour s’attaquer aux facteurs d’incitation des retours. Les autorités zimbabwéennes ont ainsi mis en place des mécanismes internes de réintégration socio-économique par le biais de projets d’aide à l’emploi à travers son Fonds de développement.
De son côté, l’OIM fournit des infirmières pour aider les fonctionnaires zimbabwéens à effectuer les tests de Covid-19. Les autres services comprennent des activités de communication et de surveillance des maladies; la prévention et le contrôle des infections ; l’eau, l’assainissement et l’hygiène ; ainsi que l’aide à la réintégration.
Plus de 1,9 million de personnes ont été testées positives à la Covid-19 en Afrique australe depuis mars 2020 et plus de 60.000 vies ont été perdues, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Les trois principaux pays de destination des travailleurs migrants zimbabwéens, soient l’Afrique du Sud, le Malawi et le Botswana, ont été les plus touchés.
Au Zimbabwe, 37.751 cas confirmés du coronavirus dont 1.553 décès, ont été signalés à l’OMS. A la date du 19 avril 2021, un total de 285.881 doses de vaccin ont été administrées dans le pays.
Afrique australe : plus de 200.000 personnes rentrent au Zimbabwe alors que la Covid-19 affecte les économies régionales - ONU Info
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