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Friday, March 19, 2021

Rouen. Il faisait vivre « un enfer » à sa femme, alors qu'il avait interdiction de l'approcher - 76actu

Un homme sorti de prison six mois avant son jugement à Rouen, faisait vivre
Un homme sorti de prison six mois avant son jugement à Rouen, faisait vivre « un enfer » à sa compagne. (©illustration / Adobe stock)

Un homme de 43 ans était jugé à Rouen (Seine-Maritime), mercredi 17 mars 2021, pour avoir, à Orival, entre août 2020 et février 2021, violenté « de manière habituelle » sa compagne.

Sorti de prison depuis six mois

Le 21 décembre 2020, une assistante sociale alerte le procureur de la République de faits de violences conjugales. Elle explique assurer le suivi d’une femme depuis quelques temps et avoir constaté lors d’un entretien « un hématome sur la face ». C’est à ce moment que la victime lui révèle être la cible de violences conjugales depuis que son compagnon est sorti de détention, six mois plus tôt.

Une enquête préliminaire est ouverte. Les policiers contactent la victime par téléphone, mais le compagnon est présent au domicile, elle indique cependant que les violences ont repris. Les policiers comprennent que la femme n’est pas libre de s’exprimer. Ils décident donc de la convoquer à plusieurs reprises, mais la victime ne se présente pas. Le 8 février 2021, la police décide de se présenter au domicile de la victime et lui demande si son compagnon est présent, elle répond négativement. Les policiers inspectent le domicile et découvrent l’homme « dissimulé derrière un matelas ». Ayant interdiction de paraître au domicile de la victime et d’entrer en contact avec elle à la suite d’une précédente condamnation pour violence conjugale, l’homme est immédiatement interpellé.

« Il m’a cassé de partout »

Entendue, la victime explique que dès sa sortie de prison, son compagnon a repris contact avec elle et s’est imposé à son domicile. Elle explique que depuis son installation, « elle vit un enfer ». Elle raconte aux enquêteurs être victime de violences « régulières » de la part de son compagnon lorsqu’il est alcoolisé. Elle indique que son compagnon contrôlait sa vie, ses sorties et même ses comptes. Interrogée sur les violences, la victime déclare avoir été frappée « de la tête au pied » et ajoute : « Il m’a cassé de partout, il me projetait partout, il m’étranglait, il m’a mordu ».

En janvier 2021, elle explique avoir été victime de violences de sa part alors qu’elle se trouvait au téléphone avec son fils, le 5 février dernier, elle reçoit une gifle au visage et se fait insulter avant que son compagnon ne lui « torde le bras ». Elle ajoute que trois semaines auparavant, il lui avait mordu la cuisse. Examinée par un médecin, la victime présente des hématomes « d’âges différents et dissimulés par du maquillage », des traces de morsures et une fracture de l’avant-bras. Un médecin lui prescrit quatre semaines d’incapacité de travail.

Des témoignages sont recueillis auprès du personnel du Centre médico-social, confirmant l’emprise exercée par le mis en cause : « Il rôdait devant le service pendant que la victime était en rendez-vous, appelant la victime pendant un rendez-vous pour savoir où elle se trouvait et ce qu’elle faisait », indique la juridiction.

En garde à vue, l’homme reconnaît avoir violé les interdictions de son sursis avec mise à l’épreuve, mais conteste tout acte de violence : « Parfois elle tombe quand elle est ivre et c’est moi qui la ramasse. »

Il voulait « la protéger des autres »

Dans le box, le prévenu reconnaît avoir été condamné à plusieurs reprises pour violences conjugales sur sa compagne. Interrogé sur l’emprise qu’il exerçait sur sa compagne, le prévenu indique « avoir voulu la protéger des autres ». Sur les violences, le prévenu indique ne plus s’en souvenir mais reconnaît cependant « être impulsif quand il est alcoolisé ».

Présente à l’audience, la victime maintient ses déclarations : « Je ne voulais pas qu’il vienne chez moi, mais je n’ai pas eu le choix, il ne me lâchait pas ». Elle se constitue partie civile à l’audience par l’intermédiaire de son avocate qui rappelle au tribunal « la particulière vulnérabilité et crédulité de sa cliente » et souhaite « ne pas revenir devant la juridiction pour des faits plus graves ». Elle sollicite une expertise médicale afin de chiffrer le préjudice de sa cliente.

Le parquet « désespéré et inquiet »

Le substitut du Procureur de la République se dit « désespéré et inquiet » face au casier judiciaire du prévenu. Il rappelle que l’homme avait été condamné par deux fois pour des faits de violences conjugales « sur la même victime » et assure « qu’il n’est pas question de permettre à ce dernier de commettre l’irréparable ». Il ne peut que constater l’homme réfractaire aux multiples avertissements adressés par la justice : « Aucune mesure judiciaire ne peut l’empêcher de passer à l’acte ». Il estime que son devoir « est de protéger la vie de la victime et la société ». Il requiert la peine de quatre ans d’emprisonnement ainsi que la révocation du sursis avec mise à l’épreuve à hauteur d’un an et demande son maintien en détention.

Le conseil du prévenu estime que son client a évolué dans son discours en reconnaissant la violation de son sursis avec mise à l’épreuve. Il souligne que son client a reconnu, « malgré sa mémoire défaillante » son impulsivité et rappelle qu’il souffre d’un alcoolisme « depuis 25 ans » et se trouve dans une grande précarité. Il sollicite une peine tenant compte de ces éléments.

Le tribunal déclare le prévenu coupable des faits qui lui sont reprochés et le condamne à la peine de 30 mois d’emprisonnement. La juridiction prononce la révocation du sursis avec mise à l’épreuve à hauteur de 12 mois d’emprisonnement et ordonne son maintien en détention. 

* Cette peine est susceptible d’appel. Toute personne est présumée innocente tant que toutes les voies de recours n’ont pas été épuisées.

De notre correspondant Frédéric Bernard

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