"Regarde un peu, la Loire est à marée basse !"
Difficile, si l'on passe l'un des nombreux ponts qui traversent la Loire dans le département, de ne pas remarquer que les bancs de sable ont fait leur réapparition. Il a pourtant plu, ces derniers jours…
Le débit de la Loire très inférieur à la moyenne
"Le débit à Orléans est en ce moment de 250 m³/s, alors que la moyenne en mars se situe légèrement en dessous de 500."
Emmanuel Lehmann (Chef du service barrages à l’Établissement public Loire)
Et non, ce n’est pas parce que l’eau du fleuve (et des rivières en amont) est utilisée pour remplir les barrages. C’est, tout simplement, parce qu’il ne pleut pas assez.
"Il pleuviote, oui, ce qui donne l’impression qu’il y a eu beaucoup d’eau. Mais en réalité, il n’y a pas d’averses, pas assez longues. Et encore moins en amont, vers le Massif central."
La fonte des neiges, après les épisodes de froid du début de l’année, a rehaussé le niveau de l’eau. Mais cela veut dire que, sauf nouvelles averses de neige, on ne peut plus guère compter sur cette ressource au printemps.
Les barrages ne sont pas encore pleins
Faut-il donc paniquer à la perspective d’une nouvelle sécheresse du fleuve royal cet été ? Les Fêtes de Loire, à l’automne, seront-elles compromises ? On n’en est pas là. Car il y a de l’eau dans les réservoirs. Même si, explique Emmanuel Lehmann, "ces faibles niveaux posent des difficultés pour les barrages".
"Nous avons pu remplir le barrage de Villerest (dans le département de la Loire) en décembre. Le volume d’eau stockée y est de 122 millions de mètres cubes. Par contre, celui de Naussac, sur un petit affluent de l’Allier, n’est toujours pas plein, avec 160 millions de mètres cubes, là où il monte d’habitude à 163 ou 164 millions à cette saison."
La différence n’est pas phénoménale, certes, "mais nous préférons attaquer l’été avec des barrages pleins".
Il va peut-être falloir lâcher de l'eau
Or, les faibles précipitations actuelles rapprochent l’Allier de l’étiage (débit minimal d’un cours d’eau). "S’il ne pleut pas, nous pourrions être obligés de commencer à lâcher de l’eau dans les jours à venir. Bien plus tôt dans l’année que d’habitude. Or, nous avons plusieurs sources pour alimenter le barrage, mais l’une d’entre elles est de pomper dans l’Allier, ce qui n’est évidemment pas une possibilité".
Il pourrait suffire de quelques averses...
Il ne faut pas paniquer. "Il pourrait suffire d’un bon coup d’eau pour remplir les réserves." L’an dernier, le soutien d’étiage avait également démarré de façon précoce, et les pluies de juin avaient suffi à remplir les barrages (ce qui, cela dit, avait été à peine suffisant pour maintenir le niveau de la Loire au terme d’un été bien trop sec, NDLR).
"Nous serions plus sereins si les deux barrages étaient pleins. Le soutien d’étiage se fera de toute façon, mais ce sera plus confortable pour les usagers si nous arrivons à remplir nos barrages avant l’été."
Emmanuel Lehmann
Il y a quelques semaines à peine, la Loire faisait le gros dos
Caroline Bozec
La Loire fort basse pour un mois de mars, alors que les barrages en amont ne sont toujours pas remplis... - La République du Centre
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